Ce chapitre relate le journal que j’ai écrit au fur et à mesure de ma maladie.
Je l’ai commencé dès l’annonce de ma tumeur et je l’ai continué durant les différents traitements.
Je veux remettre mes mots de manière quasi-identique et surtout à la façon d’un journal intime.
Au fil de votre lecture, vous assisterez à mon évolution. Comme vous le lirez, je suis passée par des états d’esprit très différents.
J’aimerais, à travers ce cheminement, que mon expérience puisse vous aider, que vous soyez malade ou non.
Que vous puissiez, ne serait-ce qu’un peu, vous identifier à moi.
Que ma maladie puisse vous servir pour commencer une autre forme de vie sans passer par cette épreuve difficile.
C’est un de mes vœux les plus chers.
Pour vous. Pour l’Humanité. Et pour l’Univers.
04/11/2019
Aujourd’hui, je commence ce journal à 31 ans. Cela fait maintenant presque 15 jours qu’on a découvert cette tache dans mon cerveau. Et presque une semaine qu’on a mis un
nom dessus : « Le gliome ».
Je vais bientôt être opérée, je n’ai pas encore la date. On va m’enlever la partie du cerveau dans laquelle il s’est propagé.
Il est difficile de voir ses projets chamboulés par ce revers du destin.
Je commence tout juste mon travail d’acceptation de façon accélérée, pour être dans les meilleures conditions mentales pour l’opération.
Ce matin, j’ai fait une séance de sophrologie qui m’a fait du bien. Valérie m’a fait du bien.
Lors d’un exercice, j’ai vu des auras de lumière se chevaucher devant mes yeux fermés, c’était une belle expérience.
Depuis cette séance, j’ai eu moins de pensées négatives.
Je suis entrée en mode « guerrière » comme dirait Valérie. Bon d’accord, je ne suis pas encore une super « Amazone » mais j’ai au moins retrouvé l’envie de me battre.
Plus important encore, j’ai retrouvé l’espoir. Et quand une idée noire me guette, j’imagine un oiseau qui vient la chercher et s’éloigne avec elle pour la faire disparaître de
mes pensées.
05/11/2019
Ce matin, je me suis levée avec un petit moral et l’impression que je vais passer mon temps à basculer de l’espoir au désespoir.
Je m’étais promis de ne plus aller voir sur Internet mais j’y ai passé ma matinée et me suis fait encore plus peur.
J’ai rejoint un groupe sur Facebook avec d’autres personnes dans la même situation que moi.
D’un côté, je suis un peu rassurée, elles sont vivantes après leur opération et d’un autre, je vois que la suite est un combat de tous les jours.
On oublie parfois à quel point, il est facile de vivre quand on est en bonne santé.
Je me demande si tout ça a un sens. Tellement de signes m’ont alerté avant de découvrir ce gliome dans ma tête. Ça ne peut pas juste être pour souffrir puis mourir…
Sinon il aurait encore mieux valu de vivre quelques années de plus en ne le sachant pas.
Ou alors est-ce pour me permettre de dire au revoir aux gens que j’aime ?
Ce matin, Nathan a beaucoup pleuré quand je l’ai déposé à l’école. Je vois bien qu’il sent que quelque chose de grave se passe pour sa maman. Ça me brise le cœur de lui faire subir cette douleur.
J’aimerais tant les voir grandir tous les deux, être là pour les soutenir dans leurs rêves et veiller sur eux.
(un peu plus tard)
La journée se termine, elle a été éprouvante, j’ai beaucoup pleuré en revoyant mes collègues.
Voire même une grosse crise d’angoisse dans le bureau de Jennifer… Elle a su trouver les mots pour me consoler.
Je recommence à m’intéresser à la lithothérapie. J’ai la conviction que les pierres peuvent m’apporter un peu de réconfort.
Je suis allée dans une boutique où j’ai rencontré une dame charmante, très à l’écoute, malgré sa surprise quand j’ai annoncé aussi frontalement ma tumeur au cerveau.
J’ai parfois besoin de le dire à haute voix pour réaliser ce qui m’arrive.
Elle m’a conseillé une pierre de Charoïte, je lui ai pris un bracelet et un collier, comme pour me rassurer. Cette pierre agit pour lutter contre les émotions négatives et les pensées obsessionnelles.
J’ai également pris un collier avec une pierre de Quartz pour Jade et une pierre d’Améthyste pour Nathan. Ce sont des pierres douces adaptées aux enfants.
Je veux leur transmettre une part de moi pour qu’ils gardent dans leurs cœurs tout l’Amour que je leur porte.
(encore plus tard)
De plus en plus de personnes viennent me confier leurs problèmes de santé.
J’ai l’impression que révéler ma propre fragilité donne le courage aux autres de laisser tomber le voile de l’illusion du « je vais bien, tout va bien dans le meilleur des mondes ».
Je m'arrête ici pour aujourd'hui :)
Promis ce n'est pas un livre triste. Certes, le début du livre l'est et il te fera peut-être verser quelques larmes. Mais plus tu avanceras dans la lecture, plus on s'éloignera des pensées négatives pour marcher vers la lumière d'une renaissance intérieure.